15 mars 2006

Vous avez peur du vide ?


Un petit accident hier m’a conduit à visiter des coins inexplorés de ma pensée et de mon ressenti. Grande migraineuse, j’ai appris à cohabiter avec la douleur. Je sais quand elle survient, je sais ce que je vais subir.
Mais hier, c’était autre chose. Mon corps avait décidé une fois de plus de mener le bal, et je n'étais pas d'accord sur ces options !!!

Arrivée dans l’atmosphère stress des urgences et de ce monde qui court, j’ai trouvé refuge dans le fond d’une salle de soin sur un brancard, et j’ai plongé dans un univers qui était pour moi jusqu’ici inconnu. Cette douleur, je l’affrontais pour la première fois. Un coup de poignard dans le dos. Cette sensation de déchirement.

Il y avait 5 malades dans cette pièce aux cloisons de rideau, 5 malades identifiables à leurs voix. J’ai suivi pendant un temps le ballet des médecins, infirmiers et autres soignants.
Et puis, insidieusement, la pression se faisant plus forte, la souffrance a augmenté crescendo. Le ballet est devenu moins visible, les bruits se sont estompés, il n’y a plus eu que moi et elle.

J’ai alors visité un monde sans fond, une longue descente pour puiser des ressources pour supporter de sentir mon ventre sur le point d’exploser. Et puis, j’ai eu l’impression de lâcher, me détacher, fuir, de pénétrer dans une autre sphère.
Le seul bruit venant jusqu'à moi était alors celui des pulsations de mon cœur au départ complètement affolé face à la menace et puis rassurant et régulier. Je me suis mis à écouter ce bruit, comme une bouée de sauvetage à la quelle je pouvais m’accrocher.
Je n’existais plus, mes sens étaient en mode off. Juste l’impression de vide, un vide apaisant.

Tout cela n’a duré pour moi que quelques instants, lorsque les soignants se sont évertués à me sortir de cet état, une bonne heure avait passé.

Le réveil fut brutal, comme si on me plongeait la tête dans l’eau. Mon cœur s’est remis à taper fort et la garce est revenue … mais ce n’était plus très grave, je connaissais l'ennemi.

1 commentaire:

Marie a dit…

Je voulais juste ajouter que je n'étais pas toute seule dans cette épreuve. Merci Maman :) d'avoir été la et à mon Loulou qui était inquiet à la maison.

Bilan de l'affaire, les calculs aux reins... ca fait mal !!!